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🎥 Le coup de cĹ“ur adulte de l’hiver : « Winter Break » d’Alexander Payne !

Plongez dans une expĂ©rience cinĂ©matographique inoubliable avec « Winter Break », une sĂ©lection spĂ©ciale de Pierre pour les soirĂ©es d’hiver. Sous la patte unique d’Alexander Payne, ce film promet de vous captiver et de vous Ă©mouvoir. Une Ĺ“uvre Ă  dĂ©couvrir absolument pour ceux qui recherchent authenticitĂ© et profondeur !

Synopsis

Hiver 1970. M. Hunham est professeur d’histoire ancienne dans un prestigieux lycĂ©e d’enseignement privĂ© pour garçons de la Nouvelle-Angleterre. PĂ©dant et bourru, il n’est apprĂ©ciĂ© ni de ses Ă©lèves ni de ses collègues. Alors que NoĂ«l approche, M. Hunham est priĂ© de rester sur le campus pour surveiller la poignĂ©e de pensionnaires consignĂ©s sur place. Il n’en restera bientĂ´t qu’un : Angus, un Ă©lève de 1ère aussi douĂ© qu’insubordonnĂ©. Trop rĂ©cemment endeuillĂ©e par la mort de son fils au Vietnam, Mary, la cuisinière de l’Ă©tablissement, prĂ©fère rester Ă  l’Ă©cart des fĂŞtes. Elle vient complĂ©ter ce trio improbable.

Ce que Pierre en a pensé ?

C’est lors de la visite d’un musée que Paul Unham, professeur inflexible, livre à Angus Tully, son élève, la clé du film : « Pour comprendre le présent ou vous comprendre vous-même, il faut commencer par explorer le passé. »

Dès le gĂ©nĂ©rique, reprenant le logo d’antan de la Universal, Alexander Payne nous plonge dans une Ă©poque rĂ©volue : les annĂ©es 70. La très belle photographie du film, aux teintes passĂ©es, accompagnĂ©e du superbe morceau Silver Joy de Damien Jurado, convoque une nostalgie certaine. Elle est avant tout celle du rĂ©alisateur – et Ă©ventuellement du spectateur – pour une Ă©poque rĂ©volue et il ne faudrait pas y voir le sujet du film. Car comme le souligne la phrase citĂ©e en exergue, c’est Ă  travers le passĂ© que le prĂ©sent se dĂ©crypte et que l’individu peut avancer, non sans une certaine mĂ©lancolie.

Éloge du dévoilement

Les premiers plans du film voyant  la neige hivernale recouvrir le paysage laisse entrevoir le projet du film : il va falloir aller au-delà des apparences, des non-dits et des mensonges pour découvrir les cœurs vibrants des trois personnages principaux du film. Campés par de sublimes comédiens, tous émeuvent dans un crescendo de révélations bouleversantes. Chacun cache aux autres, comme parfois à lui-même, un trauma qu’il faudra à tout le moins accepter pour pouvoir avancer. La notion de deuil est au cœur du scénario, qu’il soit réel comme celui de Mary (Da’Vine Joy Randolph) qui vient de perdre son jeune fils, ou plus métaphorique, comme dans le cas de Paul Hunham (Paul Giamatti), qui s’est résigné à une carrière loin de ses ambitions de jeunesse. Et il y a le jeune Angus Tully, interprété par le très prometteur Dominic Sessa dans son premier rôle, dont le physique évoque le Brad Dourif de Vol au-dessus d’un nid de coucou, autre éminent film traitant d’enfermement. Nous n’en dévoilerons pas plus pour conserver le plaisir de la découverte au futur spectateur.

Le titre original du film, The holdovers (signifiant en anglais les vestiges ou les restes), nous éclaire sur le rejet que les protagonistes suscitent mais aussi sur leur moral, dégradé. C’est au contact les uns des autres qu’ils se remettront d’aplomb, non sans quelques heurts, et feront face. Opposés à eux, certains personnages se révéleront tout à fait méprisables, parangons de couardise, comme ce directeur irresponsable ou cette mère qui laisse en plan son fils pour les fêtes de Noël malgré sa promesse. Dans un enthousiasmant retournement de situation, le strabisme divergent dont souffre le professeur Unham, sujet de moquerie de la part de ses collègues et bien entendu de ses élèves, deviendra l’enjeu d’une belle scène où il révèlera au jeune Tully quel est son œil valide pour qu’enfin les deux puissent se reconnaître pleinement.

L’écriture du film, brillante et savoureuse,  parvient à faire rire (les tirades méprisantes du professeur à ses élèves) tout autant qu’à faire pleurer, chose dont peu de films peuvent se targuer. Une véritable comédie dramatique, complice du spectateur comme en témoignent quelques regards caméra mais qui sait aussi prendre ses personnages au sérieux, sans se jouer d’eux. Ce triumvirat haut en couleur et quelque peu dépareillé ne sera ainsi jamais moqué, bien au contraire, leurs singularités et leurs défauts faisant d’eux une attachante famille.  Un très beau film, sans doute le meilleur de son auteur.

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