Cartes postales : petits morceaux de vacances … et grandes histoires à raconter

Pôle Culture CCHB01/08/20252 min ⏱️

À l’heure où nos téléphones alignent des clichés par centaines, il est un petit plaisir qui résiste encore au tout-numérique : envoyer une carte postale. Sur le bord d’un transat, entre deux plongeons ou à la terrasse d’un village, on prend quelques instants pour choisir la plus jolie vue, celle qui fera sourire Mamie ou qui décorera bientôt le frigo d’un copain. On y griffonne quelques mots embarqués dans les vagues du moment : « On mange bien », « Il fait (très) chaud », « Gros bisous de la plage ». C’est un geste simple, joyeux, un peu désuet… et pourtant toujours aussi précieux.

Pour les enfants, c’est aussi la première expérience d’écriture volontaire ; pour les parents, l’occasion de ralentir et de garder une trace.

Ce morceau de carton illustré a beau voyager un peu lentement, il arrive toujours à temps pour dire l’essentiel : « Je pense à toi ».

Alors pourquoi ne pas en glisser une dans votre valise cet été ? Ccela réserve parfois de belles surprises…

Parce que derrière une simple carte postale se cache tout un monde. Une histoire, même. Très sérieuse. Très passionnante.

En 1898, le kartophile – probablement Émile Straus, journaliste et critique d’art – publie l’« Histoire de la carte-postale illustrée » dans le périodique La Critique. Tel un visionnaire, il écrit : « La carte postale illustrée fournira une précieuse documentation graphique, souvenir durable de tous les événements importants, et des modes, mœurs, coutumes ». Et d’ajouter, avec un brin d’emphase prémonitoire : « la carte postale actuellement régit l’univers ».

Les plus de 300 cartes postales conservées à la bibliothèque patrimoniale du Haut-Béarn – complétant celles déjà versées dans Pyrénées Béarnaises, la bibliothèque numérique – ne viendront pas le contredire. Bien au contraire. Au XXe siècle, la production de cartes postales bat son plein, et Oloron-Sainte-Marie, ses alentours et la Vallée d’Aspe n’échappent pas à cette vague illustrée.

À travers ces images anciennes, on redécouvre la rue Louis Barthou, autrefois rue Chanzy, le Jardin Public, la Villa Bedat, le pont d’Ossau, mais aussi les Monuments aux morts des guerres de 1870-1871 et de 1914-1918, les églises ou encore les scènes de fêtes d’antan.

Certaines vues, prises depuis les hauteurs de Sainte-Croix ou en prises de vue aérienne, font voyager à travers les quartiers, dans un Oloron d’autrefois, aussi changeant qu’attachant. D’autres cartes nous emmènent dans les villages voisins : Saint-Goin, Féas, Saint-Christau, Goès, Escos… ou jusqu’au cœur des Pyrénées, de Bedous à la frontière au Col du Somport.

Et que dire des croquis de Bernard Montaut – célèbre peintre oloronais – qui donnent à voir un Béarn pittoresque, dessiné avec tendresse et précision ? Ces œuvres sont aujourd’hui réunies dans la collection « Oloron pittoresque et le Béarn ».

Le kartophile s’interrogeait déjà, à la fin du XIXe siècle : « Où cette iconophilie démesurée […] nous mènera ? » Nous voici aujourd’hui au XXIe siècle, où l’image est reine et le numérique devient son support par excellence.

Il devient alors comme une seconde vie. Pour garder le lien entre les supports d’hier et ceux d’aujourd’hui, entre les messages d’antan et les regards contemporains. Et si une carte vous touche, rappelez-vous que les originaux sont aussi visibles, en consultation sur place, dans la salle des fonds patrimoniaux de la Médiathèque des Gaves à Oloron-Sainte-Marie.

Pour poursuivre votre exploration, n’hésitez pas à consulter la bibliothèque numérique des Pyrénées Béarnaises, véritable ressource dédiée à la curiosité et à la recherche. Elle vient tout juste de s’enrichir d’une centaine de nouvelles cartes pour approfondir vos découvertes.