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Représentation du monde végétal à la Villa Bedat en 2025 : entre souffle de la nature et miroir de l’âme

Tout au long de l’année 2025, la Villa Bedat a exploré le monde végétal à travers une programmation réunissant peintres, sculpteurs, céramistes et dessinateurs. Leurs œuvres témoignent d’un rapport intime au vivant, où le végétal devient matière artistique, langage symbolique et terrain d’expérimentation.

Le végétal comme miroir intérieur et espace symbolique

Arbres, fleurs, plantes et herbes ne se réduisent pas à de simples motifs décoratifs : ils portent une mémoire, une symbolique, un enracinement. Rose, lys, coquelicot, chêne… autant de signes qui résonnent avec la fragilité du temps, le cycle de la vie, la beauté éphémère. Dans l’art graphique, le végétal devient un moyen d’exprimer émotions et idées abstraites.

La nature entre ainsi en dialogue avec l’artiste, qu’il s’inspire du romantisme, du symbolisme, du fauvisme ou de l’impressionnisme. Le végétal devient métaphore de l’intériorité humaine. Représenter une branche, un arbre, une fleur n’est pas un simple exercice esthétique : le geste relève d’une quête, d’un rythme intérieur à saisir.

Cette attention au vivant se retrouve aussi dans des pratiques comme l’art-thérapie, où les plantes sont choisies pour leur capacité à recentrer et reconnecter au cycle du temps.

Du trait à la couleur : techniques, textures et émotions

Les artistes dialoguent avec la matière et la couleur. Les verts évoquent la vitalité, les bleus ou violets la rêverie, les rouges et orangés la passion. Le dessin (fusain, graphite, encre, pastel) demeure une base essentielle, un moyen de tracer, raconter, élaborer des visions.

Sandrine Maly retranscrit détails et textures des arbres comme autant de pauses de sérénité. DAHU, illustratrice, crée un personnage rêveur qui interroge imperfections humaines et valeurs oubliées, souvent dans un cadre végétal.

La peinture, qu’elle soit à l’huile, à l’acrylique ou à l’aquarelle, ouvre d’autres voies. Nathalie Bouyer privilégie l’huile pour une approche proche de l’abstraction où l’arbre devient présence énigmatique. Christine Paillé-Hourcade mêle figuratif et abstrait pour exprimer un rapport intime au monde. Michel Depardieu saisit l’âme des paysages, des lacs aux arbres, avec une nature généreuse comme unique modèle.

Avec empâtements et collages, Marielle Victor fait émerger univers floral, végétal ou minéral. Isabelle Schweitzer transforme marches et voyages en jardins colorés où s’expriment impressions et émotions. La matière, la texture ou la transparence, notamment à l’aquarelle, traduisent la fragilité du végétal et laissent une place au hasard dans le geste artistique.

Formes, matières et récits : le végétal comme territoire de création

Dans la sculpture et la céramique, le végétal inspire formes organiques, courbes, textures. Du bois à l’argile, les matériaux prolongent symboliquement le vivant. Certaines œuvres intègrent même des éléments naturels, abolissant la frontière entre nature et création.

Laure Neumann explore cette relation à travers une conscience du vivant qui nourrit sa démarche. Chaque création, bois, argile, pierre ou plume, devient murmure, infra-langage. Bernadette Philippon (YÜLE) travaille collages et argile dans une recherche de sensibilité pure, et ses dessins inspirés de ses promenades témoignent de son attachement au végétal.

Sara Deback fabrique des scénettes légères mêlant éléments végétaux, fils et papiers. Marie Baudouin mêle patrimoine, art et artisanat pour explorer usages de la plante et savoir-faire anciens.

Dans l’art singulier, les fleurs deviennent visages, les arbres des âmes. Michel Philippon en propose une interprétation poétique et contemporaine, faite de matériaux de récupération et d’éléments végétaux où dominent couleurs vives et énergie créatrice.

Représenter le monde végétal revient à interroger le lien entre l’humain et la nature. Peinture, sculpture, dessin, aquarelle, céramique ou papier offrent des voies multiples pour exprimer cette rencontre. Derrière chaque motif végétal se niche une émotion, une réflexion sur la fragilité, la beauté et le passage du temps. Le végétal n’est plus décor : il devient un jardin intérieur où l’artiste habite la nature autant qu’il la observe.

 

 

 

 

 

 

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