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Nettoyage de printemps !

Nos bibliothécaires, que l’on sait déjà fort polyvalents, ont bien plus de cordes à leur arc que l’on imagine.

Instinctivement, on sait bien qu’il est possible de leur demander conseil. On sait également que l’on peut s’adresser à eux pour toutes sortes de services qui nous paraissent plutôt évidents : prêt et retour d’ouvrages, moultes recherches diverses et variées, la participation à des ateliers et des animations … (une liste trop longue pour qu’elle soit exhaustive !).

Mais avez-vous déjà imaginé nos passeurs de littérature lorsque les portes sont closes ?

Au risque de vous étonner, sachez qu’ils sont tous, sans exception, d’excellents … jardiniers ! S’il faut être honnête (et nul doute que nous le sommes), nous ne pouvons pas vraiment à ce jour vous garantir la survie d’un rosier grimpant ou encore la floraison éclatante d’une orchidée.

C’est bien connu, chaque jardinier a sa petite marotte. Les nôtres ont choisit la leur : supprimer les mauvaises herbes ! Travail pour le moins fastidieux mais nécessaire que Nicole a le plaisir de partager avec vous aujourd’hui.

 

La grande histoire du désherbage !

Notre médiathèque est analogue à un jardin.
Pour qu’elle soit belle et attirante, il incombe aux bibliothécaires d’effectuer régulièrement un travail essentiel pour la mise en valeur de nos collections :

Le désherbage !

« Le désherbage est une pratique qui consiste à limiter le développement des adventices, ou mauvaises herbes, pour réduire leur nuisibilité sur les plantes cultivées. »

Nous sommes bien dans le domaine de la culture, il est donc normal que l’on use de métaphores de jardinier…

Dans une bibliothèque, le désherbage (ou élagage, révision des collections, évaluation critique, désélection, etc.), est l’opération qui consiste à éliminer et à renouveler les collections.

Ainsi, comme il est bon d’ôter les mauvaises herbes d’un jardin pour permettre aux belles plantes de s’épanouir, il est nécessaire dans une médiathèque, de faire régulièrement du tri parmi les ouvrages.

Notre médiathèque n’a pas pour mission la conservation des documents, mais bien l’information et la distraction. Nos collections doivent donc être attrayantes, pluridisciplinaires, régulièrement renouvelées et en bon état. Les informations contenues dans les documents doivent être fiables. La sélection des ouvrages documentaires ou de fiction se doit d’être équilibrée.

Ce tri régulier est indispensable. En effet, les bibliothèques sont soumises à des normes de superficie, des normes pour les collections ainsi que des normes budgétaires. Il est impossible d’agrandir nos équipements dans le but de garder tous les documents.

Le désherbage s’intègre à la politique documentaire et permet une révision régulière des collections afin de les remettre à niveau. C’est une mise à jour permanente du fonds documentaire en quantité et en qualité.

Ce travail fait partie intégrante du circuit du document : Acquisitions => Équipement => Mise en rayons =>Prêt => Désherbage => Acquisitions….

Il est une tâche d’expertise qui demande autant de soin qu’une acquisition : éliminer un livre est un acte qui se doit d’être aussi naturel que celui de l’acheter !

Un tri méthodique selon plusieurs critères

 

 

Livres mis en réserve
Livres mis en réserve

 

La méthode IOUPI (mise au point par la Bibliothèque Publique d’Information) est la méthode support que nous utilisons et qui nous aide à prendre une décision d’élimination d’un document (ou pas) en fonction de différents critères :

I : Incorrect (fausse information)
O : Ordinaire (superficiel, médiocre)
U : Usé (détérioré, laid)
P : Périmé
I : Inadéquat (ne correspond pas au fonds)

Le critère le plus aisé d’élimination est l’état physique du document. Il justifie à lui seul la destruction d’ouvrages, même récents.

Il est facile de mettre au pilon un livre sale, dont les pages sont gribouillées, la reliure cassée, les pages jaunies ou déchirées, avec odeur ou traces de moisissure. Ainsi qu’un livre vieillot ou démodé.

Le critère intellectuel, lui, est souvent plus difficile à évaluer :

  • L’inadéquation à la politique documentaire (inadapté aux besoins de notre public, trop spécialisé…)
  • La pertinence de l’information (obsolète, en gardant toutefois à l’esprit qu’une date d’édition se considère différemment dans le domaine de l’Art et celui de l’informatique)
  • Les ouvrages redondants et les doublons sont à retirer des collections lors d’un travail de désherbage

La fréquence d’emprunt, avec l’aide des statistiques de prêt, est un critère à manier avec précaution afin de ne pas conserver dans nos collections que les ouvrages ou les secteurs les plus demandés. Nos rayons sont à examiner livre par livre.

Une procédure administrative encadre les activités de désherbage validées par notre collectivité, en définissant les critères et les modalités d’élimination des documents.

Un important travail d’équipe doit également avoir été fait en amont. Il s’agit de définir ensemble les critères d’élimination, trouver un consensus afin de valider les critères et faciliter le travail au moment du désherbage proprement dit.

Il va de soi que les critères sont plus faciles à respecter et à mettre en œuvre pour certains bibliothécaires que pour d’autres !

La triste fin des livres désherbés (eh oui, je fais partie de celles pour qui le désherbage n’est pas du tout un exercice facile…) :

  • Pilon (les livres périmés, détériorés seront détruits en déchetterie et rachetés si ils le méritent selon différents critères).
  • Mise en réserve (livres en bon état, possiblement utiles mais peu consultés, démodés, redondants…).
  • Don ou vente en braderie à bas prix

La politique de désherbage tient compte des usages actuels de la collection et tente d’anticiper les usages futurs.

Cette pratique engage la responsabilité des bibliothécaires en matière de qualité et d’actualité des collections. Elle fait partie intégrante de la politique de développement des collections.

Pour conclure sobrement et surtout, pour se motiver, une citation de Michel Melot (ancien Directeur de la Bibliothèque Publique d’Information à Paris)

« Nous sommes des jardiniers créant des bibliothèques-jardins plutôt que des bibliothèques-mausolées. »

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