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La bibliothérapie : Késako ?

Notre expert (pointu et tatillon) qu’est Fabien a décidé aujourd’hui de nous parler de la bibliothérapie. Déjà, pardon mais rien que le nom, on en parle ? Même si on a pas la moindre idée de ce que ça veut dire, ça donne envie.
Imaginez. Vous êtes à l’apéro avec des amis (l’abus d’alcool est dangereux pour la santé) (toute ressemblance avec des personnages ou scènes existants est purement fortuite) et à la question “Tu fais quoi demain ?” vous répondez “J’ai bibliothérapie”. Forcément, ça claque.
Et partant de là, il va falloir être solide sur vos appuis. Parce que foule de questions vous allez devoir affronter.
Et autant de réactions que de convives. Entre les sceptiques, les curieux, et les moqueurs, vous allez devoir jouer des coudes !

 

(Oui. On sait. Le stand-up, c'est pas pour de suite !)
(Oui. On sait. Le stand-up, c’est pas pour de suite !)

En bref…

Du grec biblios (livre) et therapeuein (soigner), la bibliothérapie se définit comme l’utilisation d’un livre comme objet de soin, c’est-à-dire la thérapie par la lecture ou le livre. La lecture thérapeutique permettrait d’apaiser des troubles de la santé mentale comme les troubles anxieux, les troubles de l’humeur, les angoisses, les troubles du sommeil, les épisodes dépressifs, etc. d’un niveau léger ou modéré.
Je ne vous sens pas convaincu…
Pourtant, ce n’est pas une pseudo-science new-age apparut il y a seulement une dizaine d’année. Une des plus anciennes mentions de la bibliothérapie (pas du  nom mais du concept) remonte au Pharaon Ramses II où le fronton de la bibliothèque de Thèbes portait la mention : « la maison de la guérison de l’âme ». Juste pour poser le contexte, Ramses II serait né vers 1300 avant J-C soit comme le dit une série de films assez méconnus : « Il y a bien longtemps, dans une galaxie lointaine, très lointaine… »
Bon je ne compte pas retracer l’intégralité de l’historique de la bibliothérapie alors je vais accélérer les choses.
L’événement qui va contribuer à l’essor de la bibliothérapie est à mettre au crédit de Sadie Peterson Delaney. Cette dernière, bibliothécaire en chef d’un hôpital des anciens combattants d’Alabama, va se rendre compte qu’à pathologie égale, les patients qui lisaient, ou à qui on faisait la lecture, voyaient leur santé évoluer de manière plus positive que les autres. Par la suite, dans cet hôpital, un bibliothécaire était présent lors des réunions médicales afin de proposer des lectures sélectionnées en fonction de la pathologie des malades (Je vous enjoins de lire le passage qui lui est consacré sur wikipédia, dans le chapitre Histoire de l’article sur la bibliothérapie pour voir vraiment tout ce qu’elle a apporté).
En 1961,  le dictionnaire Webster international propose une première définition du terme : « La bibliothérapie est l’utilisation d’un ensemble de lectures sélectionnées en tant qu’outil thérapeutique en médecine et en psychiatrie. Et un moyen de résoudre des problèmes personnels par l’intermédiaire d’une lecture dirigée.“
La lecture est donc perçue comme un outil permettant une modification psychique du lecteur qui la pratique. Et en l’absence de quelconques troubles psychiques, la lecture permet un renforcement du bien-être psychologique. De ce fait, de nombreux lecteurs pratiquent la bibliothérapie sans le savoir !

C’est bien joli tout ça, mais concrètement ?

Il y a trois sortes de familles de livres utilisés.
Le premier, le plus courant concerne le répertoire classique (poésie, roman, biographie) qui par identification permet d’apporter un mieux-être. C’est le cas de la lecture d’une biographie d’Elon Musk pour apporter un regain d’énergie et de motivation professionnelle grâce à l’exemple de cet homme parti de rien qui est devenu multimilliardaire et en passe de racheter twitter pour quelques milliards de dollars.. Ou encore avec la pandémie qui a vu naître un fort engouement pour les romans Feel-good afin de se remonter le moral et s’aérer l’esprit. C’est également le cas des romans à destinations de la jeunesse et des ados qui prônent des valeurs universelles et positives comme l’entraide, l’abnégation, le dépassement de soi, etc. qui ont un impact certains sur les lecteurs au moment de leur construction psychologique.
Le deuxième type de livres utilisés a trait à la philosophie, la psychologie ou à la santé et qui apportent un éclairage pratique sur un courant de pensée, un trouble psychologique précis ou sur une maladie. Cela permet de mieux comprendre le trouble, de le connaître, de l’accepter, de changer d’état d’esprit, de s’élever.
Enfin, troisième type de lecture, proche du deuxième type de livres présentés concerne les fameux « self-help books », c’est-à-dire les livres de développement personnel qui proposent une modification active par le biais de marches à suivre pour atteindre des objectifs précis. Cela concerne aussi bien la guérison d’un trouble ou de l’amélioration de soi-même.
Pour conclure, la bibliothérapie est une discipline reconnue et développée en Angleterre où plus de la moitié des médecins prescrivent des livres à leurs patients lors des consultations. ( C’est fou, non ? “Vous prendrez trois Dolipranx par jour et un Werber !”)
En France la bibliothérapie n’est pas vraiment prise au sérieux dans le milieu médical. Pour autant, au vu de l’horizon noir qui se dessine au dessus du milieu hospitalier français, je vous conseille fortement de vous y mettre très vite !  

Vous voulez en savoir plus, maintenant hein ?

Si vous souhaitez en apprendre plus sur la notion de bibliothérapie, je vous conseille les livres suivants : Les livres prennent soin de nous de Régine Détambel ou encore Éloge de la lecture de Michèle Petit.
Si mon article sur la bibliothérapie vous a convaincu et que vous souhaitez l’utiliser, vous pouvez essayer le livre Bibliothérapie 500 livres qui réenchantent la vie d’Hélène Goy et Tatiana Lenté qui propose, comme son titre le laisse supposer, 500 livres qui font du bien.
D’autres livres existent, voici une petite bibliographie complémentaire :
Remèdes littéraires se soigner par les livres de Ella Berthoud et Susan Elderkin
La bibliothérapie en médecine générale de Pierre-André Bonnet
La littérature peut-elle soigner ? d’Isabelle Blondiaux
Bibliothérapie lire, c’est guérir de Marc-Alain Ouaknin
Bibliothérapie jeunesse une approche expressive et créative d’Aurélie Louvel
Ces livres peuvent changer votre vie d’Élodie Chaumette
Bon pour le moral de Christine Marcandier
Et si, malgré tout, cette discipline (OUI OUI) ne vous attire pas, dites-vous que ça peut toujours tomber dans une partie de Trivial…

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