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La littérature de l’imaginaire africaine

Fabien, notre spécialiste en roman SF (et en jeux vidéos, mais là n’est pas le propos), a voulu partager avec nous un genre qui émerge, aux textes fascinants.

Depuis une quinzaine d’années, la SFFF (science-fiction, fantasy, fantastique) est en plein boom dans le continent africain, aussi bien concernant le domaine cinématographique, que le domaine artistique et ce qui va nous intéresser ici, le domaine de l’écrit.

Le premier courant de la SFFF développé en Afrique, ou du moins qui à un attrait international, est la science-fiction.

http://mediatheque.hautbearn.fr/
http://mediatheque.hautbearn.fr/

 

Même si ce n’est pas la première écrivaine africaine de SFFF, c’est véritablement l’autrice Sud-Africaine Lauren Beukes qui va permettre une reconnaissance internationale à ce genre et montrer qu’il y a également de très bons auteurs de littératures de l’imaginaire en Afrique. En effet, en 2011 elle remporte le prix Arthur C. Clarke pour son roman Zoo city.

Ce livre est le parfait représentant de ce qui caractérise la science-fiction africaine comme le suggère son pitch : Ancienne journaliste et ex-junkie, Zinzi habite Zoo City, un quartier de Johannesburg peuplé de criminels obligés de vivre avec un animal à leur charge. Si l’animal meurt, son propriétaire aussi. “Animalée” après la mort de son frère dont elle se sent responsable, Zinzi est affublée d’un paresseux symbiotique qui a élu domicile sur son dos. Ce roman mélange donc cyberpunk (mise en scène d’une société technologiquement avancée empreinte de violence, de pessimisme dans un futur proche) et animisme (de part la présence des ces animaux symbiotiques reliés aux criminels).

La force de cette SF africaine est de mêler les caractéristiques de la science-fiction occidentale et plus particulièrement le cyberpunk, le dystopique et le post-apocalyptique à ce qui fait l’essence du continent africain : la magie et les pratiques ésotériques. Et oui, c’est-à-dire mêler étroitement la technologie avec la magie pourtant deux notions a priori antinomiques de prime abord.

Le côté cyberpunk-no future s’explique par le fait que le continent africain possède une classe moyenne en augmentation, une population jeune et accès aux nouvelles technologies (il y a 650 millions de possesseurs de téléphones portables soit davantage que les États-Unis et l’Europe réunis) mais pour autant c’est un continent qui reste très pauvre (près d’un africain sur deux est en situation de grande pauvreté), avec un taux de chômage important, une urbanisation en expansion sauvage. Quant à elle, l’attrait pour la “magie” s’explique par la tradition de la magie noire du continent africain et l’émancipation de l’Europe colonialiste qui avait interdit ces pratiques récupérées par les jeunes générations à la recherche de leurs racines.

Par la suite de nouveaux auteurs vont apparaître et développer la SFFF africaine en sortant du cadre de la science-fiction cyberpunk pour embrasser différents styles, thématiques, etc.

C’est le cas de l’autrice Nnedi Okorafor qui publie en 2010 un roman de Fantasy utilisant un cadre post-apocalyptique : Qui a peur de la mort ? Elle aborde la thématique du viol comme arme de destruction et de soumission, mais également la sorcellerie qui côtoie les innovations technologiques. Ce roman remporte le prix World fantasy du meilleur roman en 2011.

Où encore l’auteur Mike Resnick et son ouvrage Kirinyaga qui est un fix-up (recueil de nouvelles d’un même auteur autour d’un même thème). L’action se passe au 22e siècle au Kenya où une colonie utopique protégée est créée, afin de faire revivre et sauvegarder les traditions ancestrales kenyanes.

Tade Thompson a écrit une trilogie Rosewater qui se passe au Nigéria au 21e siècle et mélange cyberpunk, contact extra-terrestre et pouvoirs psychiques. Le premier tome a remporté le prix Arthur C. Clarke en 2019.

Il y a bien entendu beaucoup d’autres auteurs de littératures de l’imaginaire. Cet article n’a pas vocation à l’exhaustivité mais à vous faire découvrir ce genre, pas aussi connu que la SFFF occidentale, mais pourtant en plein essor et proposant de très bons textes.

N’hésitez pas à venir découvrir ces auteurs dans les rayonnages de la Médiathèque des Gaves ! (Si vous avez un doute sur vos choix, foncez vers Fabien) (Il est supercalé) (Et drôle) (…)

Coup de projecteur sur une collection !

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