La Garburade 2024 : 30 ans de Traditions et de Saveurs Béarnaises !

Impossible de passer à côté, en Béarn, le mois de septembre est synonyme de fêtes traditionnelles !

En septembre, le Béarn s’embrase au rythme de ses fêtes traditionnelles, et l’une des plus emblématiques reste la Garburade d’Oloron-Sainte-Marie ! Ce championnat du monde (oui oui, du monde !) de garbure, célébré annuellement le premier samedi de septembre depuis 1993, marque cette année sa 30ème édition.

Un bel hommage rendu à cette soupe épaisse et nourrissante typique de la grande région de Gascogne et des Pyrénées. Élaborée à partir de légumes de saison et de viande, elle nous réchauffe durant les mois les plus froids et nous réconforte l’été. Qu’on se le dise, la garbure a des pouvoirs magiques :  celui de nous garder en bonne santé mais également d’allonger nos vies lorsque l’on fait chabrot (une bonne rasade de vin rouge dans le fond du potage et le tour est joué !).

En réalité, elle est l’aliment principal de la paysannerie pyrénéenne. Attestée dans les écrits depuis 1655, elle est aussi mentionnée par Théophile Gauthier en 1863 dans son roman de cape et d’épée, Le Capitaine Fracasse, la qualifiant de « délicieuse soupe de Gascogne ».

Dans la Garbure, tout est (une question de) louche…

Origine louche, floue : le mot garbure viendrait du latin « Garburo » qui signifie gerbe. Il est vrai que c’est bien une gerbe de légumes qui constitue la base de cette bonne soupe : toutes sortes de légumes verts, céleris, choux, carottes, navets, poireaux, pommes de terre, haricots blancs, oignons…

Ustensile de cuisine, la louche sert aussi bien à mesurer qu’à tourner et remuer les ingrédients ! Avec l’écumoire, c’est l’outil indispensable au moment de la humada ! Parce que la garbure, on la sent et on la goûte !

Tambouilles secrètes et bien gardées : à chaque équipe sa recette !

Pour certaines équipes, outre les divers ingrédients et condiments, c’est l’eau, qu’elle soit de cuisson ou de trempage qui fait la différence ! Il se chuchote d’ailleurs que l’eau de source ferait les meilleures soupes… Une équipe a bien voulu tester l’eau du gave mais a finalement dû y renoncer pour des questions sanitaires. Si c’est votre cas, n’hésitez surtout pas à nous en faire part !

Côté viande, les légumes étaient autrefois uniquement agrémentés de restes de viande, de lard ou encore de couenne ! Plus tard, ont été ajoutées des viandes confites ou séchées (jambon du pays) mais ces dernières étaient réservées pour les jours de fête. Dans le Haut-Béarn, le plus souvent, la garbure est élaborée à base de « camot ou trébuc » (jarret de porc séché, de préférence), divers morceaux de confit de porc (oreille, rognon…) ou de confit de canard ou d’oie (cuisse, cou, manchon). A l’époque des pélères (pèle-porc), échines et autres os frais salés trouvaient naturellement leur place dans la garbure !

Quand les cuisiniers innovent !

Il fut une année où une équipe a voulu innover et revisiter totalement notre soupe ancestrale ! Moment de simple rumeur, en tout cas de frayeur, c’est ainsi que les bruits ont couru comme quoi il y aurait une garbure au serpent ! Oui, oui, vous avez bien lu ! On parlait alors d’un aspic à dire vrai ! Au final, le gourmet a pu apprécier une garbure au saumon !

La fête de la Garburade ne se limite pas seulement à la compétition gastronomique. C’est également la perpétuation d’un savoir-faire ! Toute au long d’une journée et d’une soirée, c’est aussi l’occasion pour les compétiteurs, les habitants et les visiteurs de se réunir, de se mesurer, de partager des moments de convivialité et de célébrer l’authenticité et la richesse culturelle du Béarn.

Ainsi, au terme du concours, l’association peut organiser un immense repas animé où environ 1500 convives viennent déguster la garbure d’Oloron Sainte-Marie concoctée plus tôt dans la journée.

L’assiette calotte

Chaque année, l’assiette se pare d’une décoration à thème. Ce sont ainsi 30 ans d’histoire, à travers un symbole patrimonial ou culturel béarnais, qui sont racontés. Le millésime 2024 est « La marmotte au pied du Pic d’Anie ».

Autres exemples : 2002, musicien tambourin flûte à 3 trous ; 2006, fromage du pays ; 2015 vallée de Barétous et ses sommets enneigés ; 2018 pêcheur dans le gave d’aspe ; 2019 danseurs aragonais.

Chaque convive amène son verre et ses couverts mais repart avec l’assiette de l’édition !

Quelques mots sur la confrérie ?

Créée en 1994 sous la responsabilité de Bernard Faure, commerçant oloronais, la Confrérie LA GARBURADA représente la vitrine « folklorique » et l’ambassadrice de la Garbure d’Oloron-Sainte-Marie. Elle apporte sérieux, cérémonial et spectaculaire aux manifestations organisées autour de la garbure : défilés en costume d’apparat, intronisation de personnalités, parrains… tout en garantissant une ambiance conviviale, insufflée par les équipes concurrentes autour de leurs marmites (toupis)!

Fondateur et unique Président jusqu’en 2023, Fernand Pon pouvait compter sur les autres membres fondateurs historiques : Michel MOUTON, Grand Maître et Henri Combret, occupants les rôles de vice-président et d’autres fonctions.

Avec le succès grandissant de l’événement et l’engouement suscité, l’association a créé une charte de qualité qui rassemble de nombreux restaurateurs de la région engagés à servir toute l’année une garbure de qualité !

Après 2020, le festival se présente sous un nouveau jour : Garburade et terroirs. L’originalité de cette journée tient dans son caractère ludique avec un jeu « culturel terroir » qui sera le fil rouge de l’événement et permettra de découvrir les différents acteurs de cette journée.

Le principe repose dès lors sur un nouveau format, celui de l’échange interrégional et transpyrénéen qui se veut donner à cette journée une dimension culturelle et valorisante de notre patrimoine et de nos traditions béarnaises au-delà d’Oloron-Sainte-Marie, en y intégrant des équipes espagnoles et un ou deux touristes à leur rang.
Pour l’occasion, une nouvelle identité visuelle et un nouveau programme d’animations voient le jour.

Devenir membre de la Confrérie : un engagement au service de la tradition !

Au sein de la Confrérie de la Garburade, chaque titre revêt une signification particulière et confère à son détenteur des responsabilités bien précises.

• Le Grand Maître est la figure emblématique de la confrérie incarnant sagesse et expérience.
• Le Maître est chargé d’une tâche honorifique : remettre la médaille.
• Le Garbudier  (ou Taste Garbure) est l’expert incontesté. Il prépare cette délicieuse soupe et veille à sa qualité, la faisant déguster aux convives lors des cérémonies.
• Le Goudalier pourvoyeur de plaisirs, il a pour mission d’offrir la traditionnelle goudale, ou un verre de vin, aux participants, ajoutant ainsi une touche de convivialité à l’événement.
• Le Chantre est le porte-parole de la confrérie. Il a pour rôle d’annoncer les mérites des nouveaux membres et de célébrer les valeurs de la fraternité et de la gastronomie.

Les parrains, piliers de la Garburade

L’Association La Garburade peut aussi compter sur des parrains qui jouent un rôle crucial dans la promotion du patrimoine culinaire et culturel béarnais.

En apportant leur notoriété, soutien, passion et expertise, les chefs étoilés renommés et ambassadeurs de la cuisine locale ( Vincent FERNIOT, David MARTIN, Maïté – Marie-Thérèse ORDONNEZ) ;  les artistes et compositeurs locaux (Marcel AMONT, Michel ETCHEVERRY) ; les journalistes et auteurs culinaires (Pierre BONTE, Patrice CARMOUZE, Périco LEGASSE) et aussi  Daniel HERRERO, ancien joueur et entraineur de rugby et auteur d’ouvrages sur le rugby… contribuent grandement à accroître la visibilité et l’attrait du festival.

Vous avez déjà participé à la Garburade ? Partagez votre expérience ! Vos anecdotes, vos astuces et vos conseils sont précieux pour les futurs participants.

Ensemble, faisons vivre cette tradition et contribuons à faire rayonner la garbure béarnaise à travers le monde !